Elèverons-nous toujours des animaux domestiques en 2003 ?
En Allemagne, de nombreuses races de chiens, des chats et d'oiseaux sont menacées d'interdiction d'élevage par les tenants de l'écologie extrême. Devant la gravité de la situation, la France réagit en créant la fédération ProNAturA France.
Lorsque Jean Glavany, au dernier jour de son mandat de ministre de l'Agriculture, a déclaré la ratification par la France de la Convention du Conseil de l'Europe pour la protection des animaux de compagnie, nous aurions tous dû, éleveurs, amoureux des bêtes et de la nature, avoir matière à nous réjouir en voyant les animaux domestiques, objets de tous nos soins et de toutes nos attentions, enfin reconnus et protégés. Nous aurions dû, car un élément important est venu perturber cet enthousiasme sous la forme d'une phrase tellement pleine de bon sens que personne ne songerait à y redire : " Toute personne qui sélectionne un animal de compagnie pour la reproduction doit être tenue de prendre en compte les caractéristiques anatomiques, physiologiques et comportementales qui sont de nature à compromettre la santé et le bien-être de la progéniture ou de la femelle. " Article 5 de Convention du Conseil de l'Europe pour la protection des animaux de compagnie.
Soit, quel est l'éleveur qui pourrait être opposé cet article, tant son travail de sélectionneur est jalonné par la constante recherche d'un animal beau et bon ? Un champion, c'est bien, mais un champion joyeux et en bonne santé, c'est mieux. C'est même la condition sine qua non pour parvenir au sommet. Quel éleveur accepterait les multiples contraintes et sacrifices qu'élever suppose pour, in fine, voir ses jeunes dépérir, et au delà du côté affectif, voir ses efforts engloutis avec la perte de ses produits ? L' apparition de lignées fragiles ou porteuses de tares plus ou moins invalidantes est le plus cuisant constat d' échec et le plus implacable ennemi de l'éleveur. L'article 5 de la Convention va donc dans le droit fil de la sélection méticuleuse pratiquée par des milliers de sélectionneurs passionnés par leurs races.
Quand le vert vire au noir
Dans le même temps, des nouvelles plus qu'alarmantes nous parvenaient d'Outre Rhin. Là-bas une frange de l'écologie dite extrême ou profonde tente d'édicter sa loi et ses règles. Qu'on ne se méprenne pas, l'écologie profonde n'a rien à voir avec l'écologie de bon sens qui invite l'homme à respecter son environnement sous peine de courir à sa perte. Les éleveurs d'animaux domestiques, très proches de la nature, sont d'ailleurs plus sensibles aux questions écologiques que la moyenne de la population, ne serait-ce qu'à cause de la proximité de leurs animaux qui leur rappelle les règles élémentaires de la vie. Non, l'écologie profonde est une idéologie qui, en mettant toutes les espèces animales et végétales sur un pied d'égalité, ne laisse plus de place à l'humanisme et à ses valeurs de liberté et de culture. Le paradoxe n'effrayant pas les extrémistes, une de leurs premières cibles sont justement ceux dont ils affirment défendre les droits, c'est-à-dire les animaux eux-mêmes et plus particulièrement ceux qui vivent le plus près de l'homme, les animaux domestiques. Sous prétexte de les protéger, les fondamentalistes sont près à interdire l'élevage, purement et simplement, de très nombreuses races faisant de la moindre particularité morphologique un défaut génétique. Sachez par exemple qu'il ne va plus être autorisé d'élever des oiseaux qui ont une huppe, des plumes frisées ou des pattes emplumées. Que les lapins nains doivent disparaître ainsi que les chats Scottish Fold ou Munchkin. Que les Persans avec leur poil long sont des handicapés et que les teckels à courtes pattes sont des animaux torturés. Car c'est le mot qui est employé pour désigner tout animal qui pour une raison ou pour une autre s'éloigne du type sauvage, sous prétexte que dans la nature, il ne survivrait pas, telles ces belles races de moutons sans cornes que l'on ne devrait plus élever car elles ne peuvent se défendre des loups ! En vérité, c'est bien l'action de l'homme sur l'animal qui est combattue même si cette action est à bénéfice réciroqe.
Pour résumer en reprenant les propres termes des écologistes fondamentalistes, l'élevage de sélection, c'est de l'inceste et nos animaux sont des tarés ! Les éleveurs sont les vrais protecteurs des animaux et de la nature.
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le discours des écologistes extrêmes tient davantage de l'anthropomorphisme que de la vraie connaissance des animaux et de leurs modes de vie. Et quand au même moment, à La Haye, on travaille à l'indispensable protection des forêts primaires au nom de la biodiversité, condamner une race à disparaître parce qu'elle a des plumes aux pattes ou un poil frisé est carrément rétrograde.
Le problème, c'est que si les verts allemands arrivent à imposer leur réglementation sur les " races torturées " à la majorité des Lands, comme ils ont déjà réussi à le faire dans le Hesse, cette décision risque de faire jurisprudence dans le reste de l'Europe, France en tête puisqu'elle a ratifié la Convention du Conseil de l'Europe. Or, les éleveurs ne peuvent plus longtemps tolérer que seules s'élèvent les voix de ces pseudos protecteurs des animaux. Pas plus que ne l'acceptent non plus de nombreux scientifiques, historiens et philosophes. C'est une grande part de la biodiversité animale qui est en jeu, ainsi que la place de l'homme dans le monde.
C'est pourquoi, devant l'urgence de situation, et fait sans précédent, de nombreuses fédérations d'éleveurs de toutes espèces d'animaux domestiques ont décidé de s'unir pour résister aux théories radicales distillées dans l'opinion publique par l'écologie radicale et la menace qu'elles représentent pour la survie des espèces animales et végétales. Dans ce but a été créée la Fédération Française des Associations pour une Protection Non Anthropomorphiste de la Nature et des Animaux (ProNAturA France).
ProNAturA France pourquoi faire ?
La fédération ProNAturA France a pour objectifs :
  • - de fonder une protection animale et végétale sur des bases non anthropomorphistes
  • - de lutter contre l'idée que les animaux et les plantes sont sujets de droits et promouvoir l'idée qu'ils sont objets de devoirs pour l'Homme ;
  • - de définir et de préciser l'ensemble de ces devoirs sur des bases scientifiques et rationnelles, de promouvoir un bien-être animal sur de telles bases ;
  • - de combattre les poncifs et représentations "philosophiques" véhiculés par l'écologie extrême et les organisations de " Libération animale " ;
  • - d'encourager toute recherche scientifique pouvant bénéficier à l'Homme, aux animaux et aux plantes.
  • - d'appuyer toute production de qualité destinée à l'alimentation humaine ou animale et ainsi permettre de maintenir les traditions culinaires qui fondent la renommée internationale de la France ;
  • - d'améliorer, de propager, de diffuser entre tous ses membres les techniques et les connaissances dans le domaine de l'élevage et de la culture des animaux et des plantes domestiques et non domestiques, afin de mener à bien les objectifs suivants ;
  • - d'assurer la sauvegarde des espèces animales rares ou en voie de disparition, en particulier en participant à des programmes nationaux et internationaux d'élevage ;
  • - de protéger la biodiversité ;
  • - d'encourager la découverte et l'élevage des animaux et végétaux domestiques ou sauvages, et ainsi de favoriser une connaissance approfondie de la Nature, visant à un plus grand respect de celle-ci ;
  • - de promouvoir l'élevage des animaux de races françaises et étrangères ;
  • - de faire connaître à l'opinion publique et aux pouvoirs publics au moyen de films, publications, articles, reportages, réunions de travail, réunions périodiques, conférences, organisations d'expositions et de manifestations les objectifs de l'association et l'utilité sociale de ce violon d'Ingres ou de cette activité.
    La Fédération se compose elle-même de trois associations qui représentent 3 sections :
    A) Une section dénommée Conseil National des Éleveurs, Amateurs et Protecteurs des Espèces (CNEAPE) regroupe les associations représentant les citoyens non professionnels, éleveurs, cultivateurs et protecteurs. Le terme amateur signifie ici qui ne tire pas ses revenus principaux de l'élevage de ses animaux.
    B) Une section dénommée Association Représentative des Professionnels de l'Elevage et de la Sauvegarde des Espèces regroupe les professionnels et les parcs zoologiques.
    C) Une section dénommée Haut Conseil Scientifique regroupe les associations représentant les scientifiques et leurs groupements.
    Chacune des sections est indépendante l'une de l'autre.
    Une adhésion massive de toutes les associations, livres d'origines, clubs de races de toutes les espèces domestiques, ainsi que de toutes les personnes, éleveurs ou non qui se sentent concernées est indispensable pour infléchir favorablement l'avenir des animaux domestiques et de leur élevage.

    Tarifs adhésion :
    Associations à compétence nationale : 230 €
    Clubs de race : 30 €
    Personnes physiques : 10 €
    Adresse de la fédération :
    Président : Jean Jacques Brussat, Hameau de Brison 77370 La Croix en Brie. Tél. : 01 64 08 09 46 Chèques à l'ordre du CNEAPE (Conseil National des Éleveurs, Amateurs et Protecteurs des Espèces).
    Une réunion se tiendra vraisemblablement les 1 ou/et 2 juin 2002 à Paris.
    Date, heures et lieux à reconfirmer en téléphonant au 06 83 82 86 70.



    La Fédération Française des Associations pour une Protection Non Anthropomorphiste de la Nature et des Animaux-ProNaturA France présente :
    La lettre du Conseil National des Eleveurs, Amateurs et Protecteurs des Espèces n°3.
    POUR DEFENDRE L'ELEVAGE AMATEUR, IL FAUT UNE MOBILISATION DE TOUS
    I- Rappel des faits : les hommes politiques sous influence des " antispécistes "
    Les éleveurs amateurs ont une faiblesse : ils sont cloisonnés et ne savent pas toujours bien ce qui se passe chez leurs voisins.
    Et pourtant, comme l'explique fort justement l'article " Eleverons-nous toujours des animaux domestiques en 2003 ? " la multiplication de dispositions réglementaires nouvelles prises au nom du bien-être animal, parce que sous des aspects généreux, elles sont souvent totalement ubuesques ou cachent des objectifs radicaux beaucoup moins avouables, remettent aujourd'hui en cause l'existence même de l'élevage amateur.
    Une dernière nouvelle vient de tomber : le Ministère de l'Agriculture aurait l'intention d'exiger que les animaux de basse -cour soient vaccinés par les vétérinaires et plus par les éleveurs. Si cela était vrai, l'arme économique serait à nouveau utilisée contre nous (comme pour les transports dont le prix a été multiplié souvent par deux, voire plus, du fait des nouvelles contraintes). Aucun éleveur amateur ne pourra faire venir un vétérinaire toutes les semaines dans son élevage. Le prix de la consultation coûterait plus cher que les animaux vaccinés ! Les vétérinaires interrogés trouvent eux mêmes cette idée ridicule.
    La question que nous nous posons est : est ce que les hommes politiques prennent ces mesures en ne pensant pas à mal ; parce qu'ils ne connaissent pas l'élevage et nos animaux , et donc n'entrevoient pas les graves conséquences qu'auront ces réglementations ? En un mot : ils seraient manipulés par des gens qui disent œuvrer pour le bien être animal, mais qui en fait poursuivent un tout autre but : la " Libération animale ".
    Ou est-ce qu'ils le font sciemment, parce qu'ils souhaitent vraiment passer de l'anthropocentrisme des Lumières à une vision écocentriste du Monde où l'idée de contrat naturel remplace le contrat social. Et élever l'animal au rang de " sujet de droit " comme le réclament nos adversaires ?
    D'après les antispécistes, les éleveurs sont des " spécistes ". Le spécisme étant selon leur définition , l'idéologie qui justifie et impose l'exploitation et l'utilisation des animaux par les humains de manières qui seraient heureusement considérées comme inacceptables si les victimes étaient humaines. Ils ne supportent pas que nous sélectionnions des animaux. D'après eux, les éleveurs sont des racistes, des eugénistes et des nazis. Les antispécistes sont, bien sûr en quasi totalité, végétariens, car les animaux " ont le même droits à la vie que les humains ". Et ils veulent imposer ce végétarisme au reste de l'Humanité. L'un des buts pour y arriver est de gêner au maximum l'élevage. Et c'est ce qui est en train de se passer.
    D'autant plus que certains ont maintenant accédé à des postes clés, sont dans des ministères et écrivent même des livres où ils exposent au grand public leurs idées.
    Nous avons déjà eu l'occasion de vous présenter certains de ces livres, nous vous donnerons sur internet les références des autres .
    Des évènements très graves sont en train de se dérouler sous nos yeux : nous avons récemment pris connaissance de la traduction d'une loi allemande prise en mai 2001, qui dit notamment que " le parlement allemand demande au gouvernement allemand d'agir auprès de l'Union Européenne, dans le cadre de la Convention européenne de protection des animaux de compagnie du 13 novembre 1987 afin d'obtenir des organes européens une interdiction des élevages " de races torturées". "
    En Europe, tout le monde paraît avoir oublié que la "protection animale"n'est pas composée que de "gentils". Elle n'est pas une et uniforme. Des utilitaristes jusqu'à ceux qui rêvent d'un monde entièrement végétarien, elle recouvre toute une gamme de courants, que l'on pourrait ranger, comme l'a très bien démontré le philosophe Luc Ferry, soit dans la mouvance de l'écologie réformiste (ou shallow ecology) soit dans la mouvance de l'écologie profonde ou extrême (deep ecology).
    Il est à craindre aujourd'hui, que la branche fondamentaliste de l'écologie l'ait emporté, et soit la plus entendue des instances nationales et européennes, en matière de protection animale .
    Nos adversaires sont parfaitement coordonnés au niveau européen et il faut bien évidemment nous attendre à ce qu'ils cherchent à étendre au reste de l'Europe ce qui se passe en Allemagne.
    Les éleveurs, dans leur grande majorité pensent que pour le bien de la démocratie, il n'y a pas à céder à des thèses extrémistes qui viennent de la branche fondamentaliste des écologistes, ce qui est une déviance de l'écologie. Le problème est qu'en Allemagne, les éleveurs ne sont pas méfiés au départ de ces thèses qui, pensaient-ils ne concerneraient que quelques races. Or en aviculture, les listes de races à interdire atteignent maintenant aujourd'hui pratiquement 70% des races. C'est ce que nous voudrions surtout éviter en France.
    En France, le chef du gouvernement a annoncé que s'il était réélu, un projet de ratification de la Convention européenne du conseil de l'Europe serait présenté dès la prochaine session parlementaire.
    Nous avons de quoi être inquiets lorsque nous lisons dans la semaine vétérinaire : " Un troisième volet de ce texte européen précise que la sélection et la reproduction des animaux devra tenir compte des anomalies héréditaires . Il pourrait être ainsi nécessaire de revoir la politique d'élevage pour plusieurs races canines ".
    Qu'est ce qu'une " anomalie héréditaire ", qu'est ce qu'un " défaut génétique " ? : cela peu prêter à toutes les dérives.
    Imaginez-vous le scandale si on interdisait aux humains, qui risquent de transmettre des " défauts héréditaires " (allergies, hémophilie, etc.) à leurs enfants, de se reproduire ?
    Nos inquiétudes redoublent lorsqu'on lit dans la brochure distribuée par le gouvernement " protégeons et respectons les animaux " page 4 une phrase tirée texto de la législation allemande : " La sélection des animaux reproducteurs devra éviter la transmission de tendances agressives ou de défauts héréditaires " .
    Quand on sait qu'en partant de cette simple phrase , ils sont arrivés à ce qui se passe aujourd'hui en Allemagne, il y a de quoi avoir des soucis.
    C'est la raison pour laquelle nous invitons tous les dirigeants d'associations à être très vigilants et à parfaitement coordonner leurs positions et informations lorsqu'auront lieu en France les discussions relatives au décret d'application de la convention.
    Nous savons que nos adversaires ont profité des élections présidentielles pour lancer de grandes campagnes de lobbying contre nous. Ils ont rédigé un " Manifeste " qu'ils tentent de faire signer à un grand nombre d'hommes politiques.
    Ils font pression sur les gouvernements et les instances européennes pour étendre dans tous les pays européens :
  • - d'une part, le système vicieux du " certificat de capacité " français qui a rendu impossible en France, jusqu'à présent, la détention d'animaux européens ou d'annexe 1 de la convention de Washington, puisqu'on avait pas le droit de les céder (qu'est ce qu'on fait des nombreux descendants alors ?), même s'ils étaient nés en captivité depuis des générations et des générations ; ou pour certains de les détenir.
  • - d'autre part, les lois interdisant les races soi disant " torturées " parce qu'elles auraient des caractéristiques physiques (ou génotypiques) qui les feraient souffrir.
    Les éleveurs amateurs sont pourtant en Europe beaucoup plus nombreux que nos adversaires.
    Ils ne doivent plus laisser des groupes extrémistes parler seuls au nom de la protection animale et définir seuls ce que doit être la protection animale.
    C'est pourquoi a été créée la Fédération Française des Associations pour une Protection Non Anthropomorphiste de la Nature et des Animaux-ProNaturA France pouvant être surnommée par raccourci ProNaturA France.

    II- Une nécessité : refonder une véritable protection animale sur des bases non anthropomorphistes.
    Nous rappelons que l'immense majorité des scientifiques et des Français ne partage pas ces délires dangereux et n'accepte pas la théorie de l' animal " sujet de droits ", qui signifie, selon P. Singer, le " penseur " de nos adversaires que l' homme doit devenir végétarien car l'animal a le même droit à la vie que lui.
    Il est incroyable que les théories de quelques extrémistes puissent s'imposer à une majorité, parce que celle-ci reste silencieuse. Parce que celle-ci ne fait pas de lobbying.
    Les éleveurs amateurs sont très nombreux en France, sans compter les quelques 8 millions de foyers Français qui ont des poissons ou des oiseaux et qui sont encore à cette date, considérés comme des délinquants (6 mois de prison et 50000 F d'amende), car non titulaires d'un certificat de capacité, même si les espèces qu'ils possèdent sont hyper courantes et reproduites par milliers chaque année. Parce que la France ne reconnaît pas la notion d'animal né en élevage, ni la notion d'élevage d'agrément.
    Entre les deux extrêmes que représentent " l'animal-machine " et " l'animal sujet de droits ", il existe un juste milieu : l'animal est objet de devoirs pour l'Homme, et ces devoirs doivent être définis selon une conception non anthropomorphiste de la protection animale, conception qui est celle que partage l'immense majorité des Français.
    Cette conception, l'ethnologue Jean-Pierre Digard l'a exposée dans un livre intitulé " Les Français et leurs animaux " éditions Fayard. Il constitue l'un de nos textes de référence.
    ProNaturA France appelle l'ensemble des éleveurs amateurs à se mobiliser pour mener rapidement à bien les actions suivantes .

    III- Des actions à mener avec détermination.
  • 1) Campagne de communication
    Nos adversaires sont en train de l'emporter car ils ont compris que nous étions entrés dans la société de communication et en maîtrisent toutes les astuces. D'ailleurs certains sont journalistes. Régulièrement paraissent des reportages télévisés ou des articles de journaux contre nous. Ces articles sont des tissus de mensonges, mais jusqu'à présent les éleveurs désorganisés et sans moyens financiers n'ont jamais fait de procès. C'est pourquoi nos adversaires ne se privent pas de continuer. Et influencent ainsi les hommes politiques et l'opinion publique.
    Et pourtant nombreux sont les scientifiques à avoir rappelé combien est importante l'action des milliers d'éleveurs amateurs dans la sauvegarde de la biodiversité . L'ONU, par l'intermédiaire de la FAO, a d'ailleurs souligné dans un récent rapport l'utilité et l'importance de ce travail bénévole pour la protection de la variabilité génétique.
    Il est dommage que ce travail ne soit pas connu de l'opinion publique et aujourd'hui menacé par quelques extrémistes.
    a) C'est pourquoi, il est décidé de lancer une grande opération médiatique intitulée " Trois années pour sauver la biodiversité domestique ".
    Il est demandé à tous les juges, les présidents de sociétés et toutes les bonnes volontés de se mobiliser et de préparer des articles courts pour le grand public présentant soit une race, soit un éleveur et une race. Vous pouvez nous demander des modèles.
    Nous insisterons d'abord sur les vieilles races françaises de terroir en voie de disparition, puis sur les animaux un peu extraordinaires dont le grand public ne pourra jamais croire qu'elles sont " torturées " comme le prétendent les écologistes extrémistes. (par exemple poule nègre soie, lapin bélier, rex, canaris huppés et frisés, etc.).
    De très nombreux journaux ont une page consacrée aux animaux et celle-ci est une des plus appréciées du grand public. Il ne tient qu'à nous de l'alimenter et de présenter notre travail de protection. Si des personnes ont des amis journalistes, ou des connaissances, qui souhaiteraient s'intéresser à l'utilité de notre action, il serait bien qu'elles puissent les mettre en contact avec les dirigeants nationaux et/ou régionaux. Cependant, attention, en Allemagne, des journalistes, qui en fait adhéraient aux thèses de nos adversaires, sont venus filmer les animaux et les élevages des amateurs et les ont dénigrés. Aussi faîtes toujours signer un contrat protégeant vos droits, notamment votre droit à l'image (modèle joint), pour que des bêtises ne puissent être dites sur vous ou vos animaux.
    Ces articles pourront paraître aussi sur nos sites internet.
    b) Pour porter l'opération " trois années pour sauver la biodiversité domestique ", les associations qui n'ont pas de livres des origines vont faire un grand recensement des éleveurs et des effectifs races par races, et variétés par variétés.
    Chacun doit s'atteler à ce travail avec le plus grand sérieux possible. Il faut mobiliser nos adhérents.
    Un grand recensement n'a jamais été fait, et pourtant il offrirait de nombreux avantages :
  • Premièrement, cela nous permettra d'avoir des chiffres sérieux pour savoir exactement quels sont les effectifs des différentes races, et notamment quels sont les effectifs des races en voie de disparition et ainsi alerter l'opinion publique, et pour obtenir le soutien des scientifiques. Puis pour convaincre les hommes politiques. Nous déposerons auprès de l'ONU un livret contenant la liste rouge des races domestiques (et non domestiques) en voie de disparition, comme cela a été fait en Allemagne.
  • Deuxièmement, de nombreuses personnes souhaitant soutenir l'opération " trois années pour sauver la biodiversité domestique ", vont nous demander des adresses d'éleveurs détenant telle ou telle race (ou variété). Nous pourrons ainsi leur communiquer les adresses. Si les éleveurs ne souhaitent pas que leurs coordonnées soient communiquées, il suffira de l'indiquer en entête du document .
  • Troisièmement , cela nous permettra de prouver aux instances européennes (et nationales) que grâce à l'élevage amateur, de nombreuses races en voie de disparition ont déjà été sauvées. Et que la meilleure des solutions serait d'encadrer scientifiquement et d'aider l'élevage amateur, plutôt que de le combattre.
    c) Nous déplorons que les Hommes politiques ne connaissent pas l'utilité de notre action de sauvegarde de la variabilité génétique, ni nos problèmes. Pourtant beaucoup ne pensent pas à mal. Ils sont souvent simplement manipulés par nos adversaires grâce à des campagnes de communications. Nous devons nous aussi nous occuper de communiquer avec eux. C'est une priorité. Nous pouvons le faire lors des expositions en leur expliquant nos problèmes et en leur soumettant nos propositions de solutions.
    Nous pouvons utiliser aussi les mêmes armes que nos adversaires, et faire adresser par milliers par nos adhérents une lettre type présentant nos actions, nos problèmes et nos solutions, lors des élections présidentielles et législatives, etc. par exemple. C'est ce que font nos adversaires et ça marche.
    Il faut nous y préparer .
  • 2) Un appel à l'aide adressé aux scientifiques.
    Nos adversaires ont des conseils scientifiques.
    Ils " crédibilisent " ainsi leurs propositions.
    Ils font parfois des rapports pour les hommes politiques qui n'ont plus qu'à recopier leur contenu.
    Ils utilisent la notoriété de certain des membres de ces " Conseils scientifiques " pour faire paraître des " appels " dans des journaux grand public ou lancer des campagnes de lobbying .
    Nombreux sont les membres de la communauté scientifique qui n'acceptent pas les idées totalement irrationnelles de nos adversaires. Mais jusqu'à présent, ils ne pouvaient pas parler au nom de milliers de personnes, puisqu'il n'y avait pas de fédération pour défendre une conception non anthropomorphiste de la protection animale. C'est maintenant chose faite et nous allons donner à ces scientifiques la parole.
    Notre fédération est doté d'un Haut Conseil Scientifique.
    Il est ouvert à tous les scientifiques qui ont la même conception que nous des rapports entre les Hommes et les animaux, à tous ceux qui souhaitent soutenir une conception non anthropomorphiste de la protection animale. Nos positions sont contenues dans des textes de référence que nous serons heureux de leur communiquer.
    Nous ne pourrons pas nous faire entendre sans mobilisation des intellectuels et des scientifiques en notre faveur.
    Aussi, nous invitons tous les vétérinaires, professeurs de sciences, juristes, philosophes, sociologues, chercheurs, etc., et qui sont membres ou pas de nos associations à nous rejoindre.
    Il y a un moment où la réflexion doit être jumelée à l'action. Si nous laissons toujours faire nos adversaires sans jamais rien dire, il est certain qu'ils feront passer leurs idées facilement. La démocratie, c'est faire entendre sa voix et ses arguments.
    En Allemagne, la Fédération a regroupé un nombre important de scientifiques qui combattent les " arguments " de nos adversaires, en apportant des contre-arguments, en faisant des études, etc. Le raisonnement rationnel est notre arme la plus sûre contre l'écologie extrême.
  • 3) Un espoir : créer rapidement une fédération européenne.
    Les dirigeants français vont proposer aux dirigeants des instances internationales d'éleveurs de se rencontrer : l'Entente Européenne d'Aviculture, la Confédération Ornithologique Mondiale, la Fédération Féline Internationale, la Fédération Cynologique Internationale et les autres fédérations pour les autres animaux, pour traiter sérieusement du problème et pour créer rapidement la Fédération au niveau européen, afin d'anticiper la menace et d'être aussi coordonnés et efficaces que nos adversaires.
    Cette proposition doit être envoyée rapidement pour être inscrite à l'ordre du jour des prochaines assemblées.
    Nous avons une chance que nous ne devons jamais oublier : au niveau européen, les éleveurs amateurs représentent plusieurs millions de personnes. Nous sommes largement plus nombreux que nos adversaires qui ne sont qu'une poignée d'activistes .
    Si nous étions unis et si nous représentions des millions de citoyens européens qui votent, on nous prendrait au sérieux . Et les instances européennes devraient reconnaître qu'il n'y a pas qu'une conception de la protection animale, mais plusieurs, et que les arguments de chacune d'elles doivent être entendus et vérifiés.
    Une fédération européenne incarne notre meilleure chance de peser et de se faire entendre rapidement.
    Etre européen, c'est être avant tout solidaires.
    Notre passion commune pour les animaux est un exemple pour l'Europe et l'amitié entre les Peuples.