Quelques conseils d'élevage des coqs et poules
Le parcours
Il y a un critère simple pour savoir si le parcours destiné à vos volailles est adapté :
si ce parcours est toujours pourvu d'herbe en toutes saisons (sauf peut-être l'entrée du poulailler).
En effet, un parcours herbeux est un complément de nourriture naturelle pour vos volailles. De plus,
ce genre de parcours se dégrade beaucoup moins en cas d'intempéries.
Ce parcours peut comprendre un peu d'arbustes : ils fourniront de l'abri contre les méfaits
du climat : fort soleil, pluie, vents...
Placez l'abreuvoir dans ce parcours.
Le logement
Le logement des volailles est le poulailler. Pour celui-ci, Plusieurs possibilités :
- Utiliser un bâtiment existant, genre ancienne grange,
- Construire vous-même un poulailler,
- Acheter un poulailler pré-fabriqué (pour ceux qui n'ont pas le temps ou qui ne savent pas
bricoler.)
A l'intérieur de ce poulailler, il faut placer des perchoirs et pondoirs en nombre suffisant ;
ainsi que la mangeoire. Au sol, la litière qui doit être périodiquement renouvelée, sera constituée de
paille.
Pour le toit, préférez les tuiles. En effet, les tôles sont trop chaudes en été et trop froides
en hiver. Et les plaques genre "Fibrociment" présentent trop de prise au vent et en cas de tempête tout
s'envole !
La nourriture
Il est impératif que l'alimentation donnée à vos volailles soit complète et équilibrée (en
particulier en protéines, vitamines et oligo-éléments). Distribuer seulement du blé à des volailles qui
n'ont pas accès à un parcours extérieur est totalement insuffisant ! C'est comme si vous ne mangiez que
des carottes !
Les poussins sont nourris avec des aliments en miettes du commerce. Bien sûr, vous pouvez
préparer vous-même la pâtée destinée à vos poussins comme cela se faisait autrefois, mais êtes vous
certain que cela est équilibré ?
Les reproducteurs et les pondeuses peuvent être nourris à l'aide d'aliment "Pondeuse" du
commerce ; il en existe 2 catégories : l'aliment complet et l'aliment complémentaire à distribuer avec
un mélange de grains (pas trop de maïs qui a tendance à engraisser les volailles). Si vous ne disposez
que d'un petit cheptel, vous pouvez leur distribuer les restes de vos repas (pain, salade, légumes,
viande...), la poule est un animal omnivore !
Quelque soit l'âge de vos volailles, n'oubliez pas l'eau de boisson qui doit être propre, fraîche
et fréquemment renouvelée.
Un complément de vitamines peut être distribué de temps à autre dans l'eau de boisson. Pour les
poules, distribuez aussi des coquilles d'huîtres broyées dont le calcaire est nécessaire à la formation
des oeufs.
Les meilleures races de ponte
Pour un élevage familial, 2 options s'offrent à vous :
- choisir une souche intensive (voir les pages de l'annuaire de votre département à la rubrique
"Elevage de volailles", ou sur les marchés). Ces souches pondent bien (ne couvent pas en général).
- choisir des volailles de races (françaises de préférence) : Bresse-Gauloise, Gâtinaise,
Marans... Voir la rubrique "Les poules françaises". Vous aurez cependant plus
de difficultés à vous en procurer.
Les meilleures races de chair
Pour les races de chair, mêmes options que pour les races de ponte. Parmi les meilleures races :
Faverolles, Bresse-Gauloise, Coucou de Rennes, Marans, Meusienne... Voir la rubrique
"Les poules françaises".
Les meilleures races couveuses
Beaucoup d'éleveurs recherchent des poules couveuses afin de faire une petite production.
Les souches intensives ne couvent généralement pas ; les poules huppées non plus. Mais il y a des
exceptions.
La race la plus connue pour la couvaison est la Nègre-Soie. C'est certain, mais certaines souches
trop sélectionnées sur l'aspect extérieur ne couvent plus.
La Pictave, naine française, a été créée, à l'origine, pour couver et élever les faisandeaux.
Les poules naines sont également réputées pour couver : Bantam de Pékin, Nagasaki... mais aussi
les naines sans race... Voir la rubrique "Les poules naines".
Parmi les grandes races, on peut citer l'Orpington...
Les plus belles races
Les races les plus décoratives se trouvent généralement chez les naines. Parmi les plus
attractives : Bantam de Pékin, Wyandotte, Sebright, Padoue (photo ci-contre: coq Padoue chamois),
Hollandaise à huppe...
Cependant, certains grandes races ne sont pas dépourvues de beauté, loin de là ; tout est
question de goût personnel.
L'incubation
- L'incubation naturelle : vous pouvez confier les oeufs à une poule
couveuse. Dans ce cas, assurez-vous que
cette dernière couve bien. Placez dans
son nid des oeufs (factices ou mauvais), et
dès qu'elle "tient" bien le nid, confiez-lui les oeufs que
vous désirez faire couver
Une poule peut couver en moyenne une douzaine d'oeufs.
La poule couveuse doit être installée
dans un endroit calme. Disposez à proximité nourriture et boisson. La poule peut ainsi quitter
son nid quand elle le désire pour venir manger et soulager ses intestins.
- L'incubation artificielle à l'aide d'une petite (ou une grosse) couveuse électrique.
Les modèles proposés par les revendeurs et fabricants de matériel avicole sont nombreux. Sachez
que les petits modèles ne donnent pas toujours satisfaction ; n'hésitez pas à investir dans la qualité.
Et si, un jour, vous arrêtez l'élevage, vous pourrez revendre votre couveuse : c'est un matériel
d'occasion recherché.
Un seul conseil pour la conduite d'une couveuse artificielle : bien suivre les conseils
donnés par le constructeur.
- L'incubation mixte : à savoir commencer cette incubation sous des poules et terminer
dans la couveuse artificielle ; ou
bien le contraire.
L'élevage des jeunes
Laissez les poussins fraîchement éclos se sécher dans la couveuse ou sous la poule pendant
24 heures.
Comme pour l'incubation, vous avez le choix entre la méthode naturelle et la méthode artificielle.
Les 2 ont leurs avantages et leurs inconvénients.
L'avantage de la méthode naturelle est que la poule s'occupera des poussins. Cependant,
la poule et ses poussins ne doivent pas être placés en parcours extérieur si le temps est trop
mauvais.
Pour la méthode artificielle, vous placez les poussins sous une éleveuse (cela peut être une simple lampe
chauffante à Infra-rouge). Vous y placez tout ce dont les poussins ont besoin : litière, abreuvoir et
mangeoire.
Les principales maladies et leurs traitements
Cette rubrique n'a pas pour but de traiter toutes les maladies des coqs et poules. Mais elle
présente les principales affections dont peuvent être victimes, de nos jours, nos élevages.
Sachez que l'hygiène, la propreté et certaines précautions (quarantaine des nouveaux animaux,
interdiction de votre élevage aux personnes étrangères à celui-ci, lutte contre les rats et souris, etc.)
éviteront bien des déboires.
Autre conseil : ne traitez pas à l'aveuglette. En cas de doute, consultez un vétérinaire.
Malheureusement, beaucoup de vétérinaires ne sont pas spécialisés dans les volailles ! Et ne s'intéressent
donc pas à elles ; d'autant que le coût du traitement dépasse souvent la valeur économique d'une volaille.
La coccidiose
La coccidiose, maladie bien connue des éleveurs de poulets, est due à un protozoaire,
un très petit parasite (coccidie). Elle affecte principalement les jeunes sujets.
Il y a différentes coccidioses : coecale hémorragique, intestinale aiguë, duodénale, dues à
plusieurs espèces de coccidies. La mauvaise hygiène, le surpeuplement, les conditions humides
et chaudes favorisent le développement de
ces parasites. Les symptômes sont divers : diarrhées avec parfois traînées
sanguinolentes, tristesse, soif intense,
plumes hérissées, face pâle. Dans les formes aiguës, la mort survient rapidement.
La coccidiose est une maladie grave qu'il
convient de traiter rapidement.
Heureusement, les produits mis à notre
disposition sont nombreux et assez efficaces.
A noter que les volailles peuvent s'immuniser contre
la coccidiose lorsqu'elles sont soumises à
des contaminations faibles. Il y a une
sorte de "compétition" entre la coccidiose et l'immunité : suivant les conditions d'élevage,
c'est l'une ou l'autre qui l'emporte.
Les vers
Les ascaris sont des vers blanchâtres, ronds, de 3 à 7 cm de longueur, d'un diamêtre de 1 à 2 mm,
vivant dans l'intestin. Vu leur taille, ils sont facilement repérables à l'oeil nu lors d'une autopsie.
Les capillaires, ainsi appelés car ils sont fins comme des cheveux, sont longs de
1 à 2 cm, et donc difficilement visibles à l'oeil nu. Ils vivent dans le jabot, l'oesophage et
l'intestin.
Les hétérakis sont des petits vers de 1 à 2,5 cm de long et assez épais (0,5 mm de diamètre),
vivant dans les coecums.
Les ténias sont des vers plats logés dans la paroi interne de l'intestin. Leur longueur
est variable : de 3 mm à 10 cm. Ils sont souvent scindés en succession d'anneaux.
Le traitement contre ces parasites se fait à l'aide de vermifuges polyvalents. Préférez les
traitements individuels sous forme de pastilles (que l'on met dans le bec de l'oiseau) : vous êtes
ainsi certain que toutes les volailles sont vermifugées. On conseille souvent 2 traitements par an :
un avant l'hiver et un autre après.
Les parasites externes
Appelés vulgairement "poux", ces parasites sont une gêne pour les volailles. Inspectez
régulièrement le plumage de vos oiseaux, surtout autour de l'anus : si vous voyez des "petites bêtes"
ainsi que des nids, agissez ! Traitez à l'aide d'une poudre insecticide vétérinaire (c'est très efficace)
Autres parasites courants : des acariens qui provoquent la gale des pattes. Vous constatez des
croûtes blanches sur les pattes (tarses) de vos volailles. Agissez de suite à l'aide d'une lotion
antigale que vous trouverez chez votre vétérinaire ou votre pharmacien.
Le coryza
Il se traduit par des éternuements, des écoulements. Les volailles secouent la
tête pour essayer de se débarrasser de
l'exsudat qui s'écoule des narines. L'inflammation
s'étend aux paupières, les yeux sont gonflés et se ferment ; les malades ne s'alimentent plus
et meurent si vous n'intervenez pas
dès les premiers symptômes.
Cette maladie se guérit à l'aide
d'antibiotiques à donner dans l'eau, dans
la nourriture ou en injection. La guérison
de certains sujets est parfois spectaculaire et se produit en 48 heures, mais
d'autres sujets peuvent être affectés par ce coryza pendant plus longtemps.
La maladie de Newcastle ou "pseudo-peste aviaire"
C'est une maladie très redoutable et qui
réapparaît régulièrement. Actuellement, il y a quelques foyers dans les pays frontaliers et même en France.
Elle revêt plusieurs formes : suraiguë, aiguë ou subaiguë. Le résultat est souvent le même ;
cependant dans la forme subaiguë, la
mort est moins rapide. Tout
le cheptel peut être détruit, et les survivants
présentent souvent des séquelles. Les
symptômes sont multiples : septicémie
brutale, forte fièvre, perte d'appétit mais
soif intense, plumes hérissées et dos
rond, abattement, troubles respiratoires, troubles nerveux surtout dans la
forme subaiguë.
Il n'y a pas de traite-
ment, mais il existe différents vaccins qui
peuvent être administrés dans l'eau de
boisson, par nébulisation (pour les
bandes nombreuses), par instillation dans
l'oeil ou les narines (surtout pour les tout
jeunes). Les jeunes poussins peuvent être vaccinés dès la naissance ; des rappels réguliers sont
nécessaires.
La maladie de Marek
Elle est également très redoutable. On en parle peu, mais elle est très présente dans
nos petits élevages. Elle affecte surtout les jeunes sujets âgés de quelques
semaines, mais pas uniquement. Due à un virus, elle ne peut se traiter et les
sujets atteints sont condamnés. Le pourcentage de sujets atteints varie considrablement : de 15 à 100 %.
Il y a des vaccins, mais ceux-ci ne s'administrent
qu'aux poussins sortant de l'éclosoir (voir photo ci-contre) ! En
outre, ils ne sont pas toujours efficaces. Et il sont souvent vendus en 10 flacons de 1000 doses :
l'industrie vétérinaire ne pense pas à nos élevages, mais plutôt aux élevages intensifs !
La maladie de Marek revêt trois formes,
souvent associées. La plus connue est la
forme nerveuse ou paralysante qui affecte surtout les jeunes. L'oiseau se paralyse
d'une patte, d'une aile, parfois des deux ;
sa tête reste droite, bien qu'un torticolis
soit aussi possible ; il essaye de continuer à s'alimenter, mais il finit par mourir dans
un laps de temps plus ou moins important. La deuxième forme est moins
connue, mais tout aussi meurtrière, c'est
la forme digestive. Des tumeurs apparaissent à divers organes internes. La troisième
forme est oculaire : surviennent une
déformation de la pupille, une décoloration de l'oeil, puis la cécité.
Toutefois, il apparaît que les poussins
couvés et élevés par une poule sont vaccinés naturellement à son contact, la
poule étant souvent porteuse du virus et immunisée contre celui-ci.
Le picage
Il ne constitue pas une maladie. C'est une
manie qu'ont certaines volailles de s'arracher mutuellement les plumes. Il se produit surtout chez les
jeunes, ou lors de la
mue, lors de la pousse des plumes.
Celles-ci sont alors gorgées de sang ; une
volaille arrache une plume de sa voisine,
le sang apparaît ; attirées par ce dernier,
les autres volailles continuent et l'oiseau
ainsi piqué peut mourir si vous ne faites
rien. On connaît même de fréquents cas
d'éviscération lorsque le cloaque est
atteint : c'est alors plus que du picage, du
cannibalisme.
Quelles sont les causes du picage ?
L'alimentation pas assez équilibrée manque de protéines ou de verdure, le surpeuplement, le désoeuvrement...
Que faire en cas de picage ? Isoler le sujet piqué, traiter l'endroit atteint à l'aide
d'un produit cicatrisant en spray à base d'aluminium.
Vous pourrez trouver plus de conseils dans les
livres sur la basse-cour en particulier dans le "Traité Rustica de la basse-cour".
(560 pages tout en couleur).